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Le premier juin 1980, le deuxième four de la verrerie de Souvigny est éteint, marquant l’arrêt définitif d’une longue aventure industrielle.

A partir de 1974, la situation économique de l’entreprise se dégrade : la hausse du coût de l’énergie provoquée par le premier choc pétrolier plombe durement les comptes de l’entreprise, et favorise indirectement la concurrence des verreries mécaniques, alors en plein essor.

Pendant presque cinq années, la verrerie va faire face à une situation qui se dégrade rapidement, jusqu’à ce que, le 9 octobre 1979, les rumeurs de fermeture se concrétisent : c’est le dépôt de bilan. Il est question de supprimer un four et soixante-douze emplois.

La CGT, unique syndicat de la verrerie, s’oppose alors radicalement à la direction. Selon lui, la direction a mal géré l’entreprise, et a régulièrement « trompé le personnel Â». Le syndicat affirme que l’entreprise est viable avec deux fours allumés et tout son personnel, mais pas avec un seul four et seulement 120 personnes, ce qui conduirait à la fermeture de l’entreprise. Il dénonce aussi l’organisation de l’entreprise : la concentration du pouvoir entre les mains du directeur, et demande la réorganisation des services commerciaux et techniques.

La CGT affirme avoir l’appui du préfet de l’Allier, du représentant de la Chambre de Commerce, et de M. Houdaille, véritable propriétaire de l’entreprise, à qui la centrale prête ces propos : « Oui ces dernières années je n’ai pu m’occuper personnellement de cette affaire qui a sombré du fait de directions incapables. Â»

Le syndicat organise des réunions publiques, qui permettent de constater que la population se sent concernée et se mobilise pour sauvegarder une des sources économiques de Souvigny. Il est à noter que, dans ses articles, le journal La Montagne se fait l’écho du point de vue de la CGT.

Enfin, la CGT propose son plan de redressement : réorganisation des ateliers, développement du service commercial, et mise en place d’un véritable service création, ce qui pourrait permettre une relance de l’activité.

Malgré tout, début janvier 1980, « â€¦par ordonnance judiciaire, le licenciement de l’intégralité du personnel a été décidé. Â»

Les problèmes structurelles que dénonce la CGT, la concurrence mécanique de plus en plus féroce, l’image de la verrerie : Souvigny reste une verrerie de gobeleterie, bien loin de l’image de Baccarat ou de Saint Louis, la volonté de maintenir une tradition verrière au détriment d’une logique entrepreneuriale, qui aurait conduit à mécaniser au moins une partie de la production, les craintes de la CGT sur les conséquences de la fermeture d’un seul four, qui l’ont conduite à jouer le « quitte ou double Â»â€¦ un faisceau de facteurs divers et variés ont conduit à cette fin inéluctable.

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Les causes de la fermeture

La fin de la verrerie

Le rôle du syndicat

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