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Les métiers à Souvigny en 1934

 

 

Les métiers à chaud.

A chaud, le personnel directement productif est payé à la pièce en 1934, et les « métiers annexes Â» sont rémunérés à la journée.

On distingue une grand’place, probablement chargée des grosses pièces, des places de rogné où le verre est ouvert à chaud, au feu, et des places de coupage, où l’on fabrique des pièces classiques, des verres…
La grand’place et les places de rogné ont la même structure : un ouvrier (le chef de place ?) qui est le mieux payé, accompagné de trois souffleurs, avec un salaire décroissant selon le rang, et un cueilleur, qui est le plus petit salaire de la place.

Les places de coupage reprennent la même « logique Â», mais sans l’ouvrier. . Il est à noter que les souffleurs et le cueilleur ont un salaire supérieur à ceux des place de rogné. Sur ces places également, le cueillage des jambes est confié à des « gamins Â». Leur rémunération représente à peu près 60% du salaire du cueilleur « adulte Â».

Les gobeletiers

Les gobeletiers fonctionnent par deux : un gobeletier et un cueilleur.

L’usine fait fonctionner à cette époque deux presses : l’une fait travailler un cueilleur et un presseur, alors que l’autre fait travailler un cueilleur, un presseur, et un ouvrier.

Parmi le personnel à chaud payé à la journée, les compositeurs et les tiseurs sont les mieux payés, vraisemblablement en raison de l’importance de leur fonction : il ne faut pas rater la composition, et les fours doivent toujours être à bonne température. Viennent ensuite les gaziers et les renfourneurs, puis les chaudeurs, les cueilleurs anses et pieds, les chauffeurs, les ferrassiers, les releveurs d’arche, le veilleur de nuit, les porteurs à l’arche ou tendeurs de moules. Dans la catégorie inférieure on trouve les rouleurs de caisses, et enfin dans la dernière catégorie la trieuse de verre, seule femme à chaud, à peine plus payée que les « gamins Â».

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Les métiers à froid.

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La verrerie comporte un atelier taille, et un atelier coupage, ce qui correspond aujourd’hui au parachèvement.

L’atelier taille est essentiellement masculin. Il est « dominé" par les tailleurs et les dépontilleurs. Les bizeauteurs, ouvriers peut-être plus spécialisés sont moins bien payés, et le polissage est assuré par une femme.

L’atelier de coupage est un atelier féminin : on n’y trouve en effet qu’un seul homme, le manÅ“uvre (chargé du sable d’après le document), qui est l’employé le mieux payé de l’atelier. D’après l’échelle des salaires le bizeautage et l’essuyage sont les fonctions les plus importantes de cet atelier. Viennent ensuite les coupeuses, chargées de la « coupe Â» ou décalottage, et les égaliseuses. Les visiteuses sont un peu moins bien payées, et les rebrûleuses sont à peine plus payées que les aides.

Au magasin, On retrouve des égaliseuses, qui sont les mieux payées, bien qu’elles soient moins payées que celles de l’atelier de coupage. Et dans la hiérarchie des salaires les empaqueteuses précèdent les laveuses, et les essuyeuses.

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Ateliers et cour

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C’est en 1934 un univers exclusivement masculin.

Le mouleur et le potier (qui est lui payé au mois, avec des primes pour les pots) sont les personnels les mieux payés du secteur. Il est à noter que leurs salaires sont légèrement plus élevés que ceux des tailleurs, ce qui est assez logique : le fabriquant des moules et le fabriquant des pots ou creusets ont une lourde responsabilité dans la bonne marche d’une verrerie.

L’emballeur a lui aussi une grosse responsabilité : il faut que le verre voyage en sécurité.

Viennent ensuite, dans l’ordre des salaires, le maçon, les aides mouleurs, le menuisier et le maréchal. Le magasinier reçoit un salaire moindre, et l’aide potier, les charretiers et les manœuvres de cour sont les ouvriers les moins rémunérés de la cour.

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Une entreprise intégrée

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On constate que la verrerie « fait travailler Â» 65 métiers différents, même si certains sont parfois très proches (souffleurs par exemple).

L’importance des fonctions des ateliers et de la cour permet de penser qu’il y a assez peu d’externalisation : la plupart des éléments nécessaires à la bonne marche de l’entreprise sont produits sur place, à l’exception de la matière première, de l’énergie, et du matériel d’emballage.

Il est à noter qu’après 1963, la verrerie profitera de ses liens avec le lycée technique d’Yzeure pour lui faire fabriquer ses cannes, réduisant ainsi certainement ses coûts.

La concurrence entre les chantiers

La place des femmes

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